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  • : Anamnêsis
  • : Lire et contempler, découvrir et écouter : des livres et des paroles, des arts et des hommes.
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La Librairie AMK

présente
une exposition-vente
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des gravures de
Bernadette
Planchenault
 et de
Ilona Kiss
des dessins aquarellés de
 
Séverine Maréchal
et des collages et encres de
 
Bruno Lanza
et
 Leandro Figueiredo

Plus d'infos ici.

Prolégomènes

anamnêsis : du grec réminiscence. Ensemble des informations que fournit le malade (ou son entourage) au médecin sur l’historique de sa maladie.

Jadis

Contours

Nulle autre prétention ici que de préciser quelques contours d'une mémoire volatile, et de les fixer pour un temps indéterminable. Nulle autre ambition que de les donner à voir au passant occasionnel, qu'un clic fortuit aura mené jusqu'à cette place, et de peut-être créer l'opportunité d'une découverte. Qui sait ?

5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 15:35

 

Pardonnez-moi mon Dieu parce que j’ai péché !
Les larmes de ma voix, ma fièvre, ma souffrance,
Le mal de m’envoler du beau pays de France,
N’est-ce pas assez monseigneur pour aller me coucher
Trébuchant d’espérance.

Dans vos bras embaumés, dans vos châteaux de neige !
Seigneur des lieux obscurs, je sais encore prier.
C’est moi mon père, un jour, qui me suis écrié:
Gloire au plus haut du ciel, au dieu qui me protège
Hermès au tendre pied !

Je demande à la mort la paix, les longs sommeils,
Les chants des Séraphins, leurs parfums, leurs guirlandes,
Les angelots de laine en chaudes houppelandes,
Et j’espère des nuits sans lunes ni soleils
Sur d’immobiles landes.

 

Jean Genet - Le condamné à mort (extrait)

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Published by Anma K.
15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 10:57

 

Shakespeare n'a jamais existé. Toutes ses pièces ont été écrites par un inconnu qui portait le même nom que lui.

Alphonse Allais


 

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 19:19

 

Contre ma poitrine

La place qu'avait ta tête

Est demeurée libre

 

Dominic Deschênes, 2003, Reste ce qu'on l'on perd, Editions du Sablier

 


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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 21:36


Nurses nurse

And teachers teach

And tailors mend

And preachers preach

And barbers trim

And chauffeurs haul

And parents get to do it all.

 

Babs Bell Hajdusiewicz

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 13:17

Lorsque l'injustice devient loi, la résistance est un devoir.

Anonyme. Paris, Métro Ligne 4.



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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 12:34

Les textes que l'on cite servent à exprimer la pensée d'autrui et à voiler l'absence de la sienne.

D. Aminado : Pointes de Feu, recueil de maximes. 1939

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 13:04


Sur Fraser Island, la plus grande île de sable au monde, située au large de la côte sud du Queensland en Australie, ciel, terre et mer se rejoignent à l'horizon, au point de se confondre... Une idée de l'infini.

 

Fraser Island © Anma. K. Reproduction interdite sans autorisation. Reproduction strictly forbidden without permission.

 

Click for Hervey Bay, Queensland Forecast

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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 00:26
 
Pina Bausch : Le Sacre du Printemps
 
 
 
Il faut apprendre à être touché par la beauté, par un geste, un souffle, pas seulement par ce qui est dit et dans quelle langue : percevoir indépendamment de ce que l'on sait.
 
Pina Bausch



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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 11:15


On reconnaît que le pouvoir est faible lorsqu'il s'en prend au passé, au présent, à l'avenir, aux institutions, aux événements, aux partis, aux individus, à tous enfin, excepté à lui-même, des difficultés qu'il ne peut pas vaincre.

Emile de Girardin, 26 mars 1848

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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 18:56


C'est entre les pages d'un vieux Lemerre que je découvris ce vieil article que quelqu'un glissa soigneusement. Il est consacré au terrible critique du XIXe siècle, Gustave Planche, non seulement ennemi de Victor Hugo, mais des romantiques en général, qu'il combattit par d'impitoyables articles à la Revue des Deux Mondes, entre autres. Critique aussi redouté qu'honnête, sa pauvreté et son manque d'hygiène assurèrent sa renommée autant que son goût littéraire exercé et son indépendance d'esprit. C'est ce fort savoureux et bel hommage du journaliste Antoine Albalat, autre spécialiste de la littérature française, que je reproduis ici. J'ignore le nom du journal ainsi que sa date de parution. Il est fort probable qu'il fut publié au début du siècle dernier. En cette énième et ronflante rentrée littéraire, nul doute que si des personnages tels Gustave Planche et Jules Janin sévissaient encore aujourd'hui, on débattrait d'autre chose que de savoir qui d'Amélie Nothomb ou de PPDA aura le Goncourt, Nothomb qui pour l'occasion s'offre sa photo en couverture, une sorte de mélange sanguinolent entre La Famille Addams et Harry Potter... Incorruptible, Planche fut un modèle d'intégrité. Un exemple que tout critique littéraire digne de ce nom devrait avoir le courage de suivre en ces temps de complaisance et de renvoi d'ascenseur...


La Littérature Anecdotique
UN ENNEMI DE VICTOR HUGO

L'excellent accueil que le public a fait au drame de Victor Hugo, Marion Delorme, que vient de reprendre le Théâtre Français, donne un regain d'actualité à la peu sympathique, mais originale figure de Gustave Planche, le terrible et très oublié critique de la Revue des Deux Mondes. Planche fut l'ennemi personnel du romantisme. Inlassablement, avec un courage imperturbable, il a essayé de prouver que Victor Hugo était un poète sans génie et un mauvais auteur dramatique. Il n'avait peut-être pas tort sur ce dernier point; mais c'est parce que Victor Hugo était un grand poète que son théâtre résiste encore et séduit le public. Les critiques de Planche sont restées célèbres.

Fils d'un pharmacien, Gustave Planche, invinciblement attiré par l'histoire de l'art, la sculpture et la peinture, fréquenta d'abord les ateliers. Renié par sa famille, chassé par son père, il lui fallut gagner sa vie. Pour faire honte à ses parents, il s'habilla en mendiant et, ainsi vêtu, il affecta de se promener devant le magasin de son père, au coin du boulevard et de la chaussée d'Antin. C'est là que le directeur de L'Artiste le rencontra et lui offrit de faire la critique d'art dans sa revue.

Quelque temps après, Vigny fit entrer Planche à la Revue des Deux Mondes. Là, pendant près de vingt-cinq ans, il écrivit des articles de critique d'art et de critique littéraire, qui lui donnèrent un nom, une autorité, une réputation dont finit par s'offusquer l'illustre Jules Janin, alors prince de la critique au Journal des Débats. Planche incarna le désintéressement, l'indépendance, les idées classiques. Pauvre comme Job, heureux d'écrire ce qu'il voulait, gardant intact l'honneur de sa plume, repoussant les plus belles offres, il passa sa vie dans la misère. Dès qu'il avait de l'argent, il vivait en grand seigneur, se payait des voitures et de bons dîners. L'argent épuisé, Planche disparaissait, couchait dans des mansardes, mangeait à quinze sous. Il était énorme, grand, obèse et gourmand. Jules Vallès, qui le connut de très près, nous a laissé sur lui de curieux détails.

Un jour, Planche hérita d'un oncle qui lui laissa 80 000 francs. Au lieu de placer cet argent, le critique fit un voyage en Italie, y resta cinq ans et revint sans le sou. En moyenne, bien qu'il fût une personnalité de la Revue des Deux Mondes, il ne gagna jamais plus de 4 000 francs par an. On lui payait 200 francs la feuille de 16 pages. " Buloz, disait-il, m'a promis de me payer double un roman, c'est-à-dire près de 420 francs la feuille. Je mettrai là tout ce que j'ai. Ils veulent que je fasse un livre ! Mais qu'ils m'habillent, qu'ils me logent, qu'ils me nourrissent, et nous verrons. " Le projet n'eut pas de suite. La peur des créanciers le faisait à chaque instant changer de logis et sortir à des heures matinales. Il allait alors achever de dormir sur un banc du Luxembourg, sous l'oeil paternel des gardiens. Vallès raconte qu'il mangeait parfois dans un petit restaurant où les couverts et les gobelets de fer-blanc tenaient aux tables par une chaîne, de peur qu'on ne les emportât.

Planche pensa un moment à se présenter à l'Académie ; mais ayant "éreinté" tout le monde, il n'était pas tout à fait sûr d'avoir plus de deux ou trois voix. Cette idée d'être de l'Académie le tentait. " Pensez-donc ! disait-il. Quinze cents francs de jetons ! On me mettra au dictionnaire. Un billet de mille ! " Nommé professeur de littérature étrangère à Bordeaux par M. de Salvandy, Planche refusa ce poste parce qu'il ne savait pas deux mots d'espagnol. Ce qui est admirable, c'est que cet homme, qui avait toujours besoin d'argent, aurait brisé sa plume plutôt que d'en trafiquer. Un jour, Mme Dorval lui proposa d'écrire cent lignes sur son album, lui offrant de les lui payer mille francs. Planche, indigné, les larmes aux yeux, déchira la feuille, et Mme Dorval, très émue, lui fit des excuses.

Planche a laissé la réputation d’un homme plus que négligé dans sa toilette. Il passait pour ne point se laver et portait des vêtements sordides, un chapeau qui fut célèbre au café Momus. Invité un jour chez Mme Dorval, il arrive le premier, plus sale que jamais. « - Mon Dieu, mon ami, dit-elle, comme vous voilà fait ! Allez prendre un bain, je vous en conjure. Voilà une carte. » Planche obéit et revient aussi sale qu’auparavant.
« - Mais vous n’avez pas pris votre bain ! »
« - Si, je vous assure. »
« - Regardez vos mains. »
Planche resta interdit.
« - Ah ! dit-il, c’est que j’ai lu tout le temps. » Obligé de tenir le livre, ses mains n’avaient pas touché l’eau.

Un autre jour, en pleine misère, il va se loger dans un hôtel garni de cinquième ordre. Le propriétaire est tout étonné de lui voir comme linge trois faux-cols. « - Où sont vos chemises ? » demande-t-il. « -Faites-moi le plaisir, dit Planche, de m’expliquer pourquoi l’on met des chemises. Pour montrer son col, n’est-ce pas ? Eh bien ! voilà trois cols tout propres. » Planche ne pardonna pas à Jules Janin d’avoir plaisanté sa toilette. « Qu’il parle de mon talent, s’écriait-il ; mais dire que je porte des cravates à la Colin et que mon chapeau ne vaut pas deux sous ! Est-ce digne, voyons ! » Quand on lui demandait : « Où demeurez-vous ? » il répondait : « - Je ne demeure pas. Je perche. » « - Où ? » « - Champs-Elysées, troisième arbre à main droite. » La corpulence du critique rendait ce renseignement invraisemblable. Planche aimait fort à boire et ne quittait pas le café. Il disait quand il sortait : « A présent, il s’agit de ramener mon tonneau chez moi. » Le bruit courut un jour qu’un auteur, furieux d’avoir été critiqué, était tombé sur lui à coups de canne, au coin d’une rue. « Dieu soit loué, dit Charles Nodier. Au moins l’habit de Planche aura été battu une fois. »

Napoléon III voulut protéger le farouche critique. Il lui fit écrire pour l’informer qu’il pouvait choisir dans l’administration des Beaux-Arts la place qu’il voudrait, fût-ce la première. Planche aima mieux rester bohême. Il refusa. Or, un jour, un gros personnage des Beaux-Arts vint se plaindre avec insolence à la Revue des Deux Mondes de certains articles publiés par Planche. « Prévenez ce monsieur, dit Planche, que demain, si je veux, je puis avoir sa place. »

Jules Janin, qui était son adversaire et son rival au Journal des Débats, appelait Planche : Polycrasse.

Planche avait dit trop de mal des grands écrivains contemporains pour ne pas avoir excité des haines implacables. Fut-il réellement un homme de valeur ? Dans son Histoire des idées littéraires, Michiels, esprit très distingué, a dénoncé les plagiats, les larcins et les erreurs de Planche.

Jules Vallès ne croyait pas à la malpropreté physique du grand critique. Jules Levallois non plus. « Les anecdotes sur ses mains crasseuses, dit-il, sont de la pure imagination. Planche avait le plus grand soin de ses mains qui étaient fort belles. Je dirais même qu’il en avait le respect, s’il n’avait, à son retour d’Italie, pris l’habitude de manger le macaroni avec ses doigts, comme un simple lazzarone. » Dans les premiers temps que George Sand vivait librement à Paris, son mari, M. Dudevant, venait la voir, et George Sand ne manquait jamais d’appeler Planche pour accompagner avec elle son mari dans ses promenades.

Le terrible critique disparaissait parfois, et l’on ne savait ce qu’il était devenu. Un jour qu’il avait ainsi prolongé son séjour à la campagne, le bruit de sa mort courut à Paris. Sur ces entrefaites, Planche revient, va aux Variétés et rencontre Jules Janin, stupéfait, qui lui dit : « Comment ! vous n’êtes pas mort ! Eh bien ! me voilà gentil. Je viens de faire sur vous trois colonnes de nécrologie qui doivent paraître demain matin. Un éloge superbe ! » « - Où cela s’imprime-t-il ? » « - A deux pas, rue du Cadran. » « - Eh bien, dit Planche, allez vivement à l’imprimerie et remplacez les imparfaits par le présent de l’indicatif. » « Ainsi fut-fait, ajoute Levallois, et la nécrologie se trouva transformée en simple variété littéraire. »

 

Planche était très lié avec Balzac et se désolait de voir l’auteur du Père Goriot, par peur des créanciers, changer, lui aussi, à chaque instant de logement et demeurer introuvable. Un jour Balzac se cacha dans une maison de la rue Cassini, sous le nom de Mme Dupont, sage-femme. Gozlan découvrit se retraite et lui écrivit à cette adresse : « Mme Dupont, sage-femme, née de Balzac. »

Gustave Planche fréquentait les soirées de Charles Nodier à l’Arsenal. Un soir, une dame de province lui manifesta le désir de voir des écrivains célèbres qui, dans sa pensée, devaient être tous très beaux. « Je lui donnai le bras, raconte le critique, et je la conduisis à une table de jeu où se trouvaient Eugène Delacroix, qui ressemblait à une sorcière ; Sainte-Beuve, qui avait l’air d’une portière ; et Balzac, véritable type de toucheur de bœuf. »

Planche mourut en 1857, comme il avait vécu, dans la misère. C’est Jules Janin qui prononça l’oraison funèbre. La vie de Gustave Planche peut se résumer d’un mot : Il fut un grand honnête homme.

Antoine Albalat 
 

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