14 juillet 2007
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En 1998, l’association Poésie en liberté crée un concours international de poésie en langue française, via Internet, pour les lycéens et les étudiants. Elle est placée sous l’autorité du ministère de l’Education nationale. Le jury est constitué de lycéens de la France entière et de l’étranger. La sixième édition a recueilli plus de 4500 textes provenant de plus de 1300 établissements de 60 pays. Les poèmes de ces recueils, s’ils sont le plus souvent d’une facture classique – mais pas seulement –, s’ils abordent de grands thèmes individuels et collectifs, montrent la remarquable maîtrise de leurs jeunes auteurs. Trouvailles subtiles et touches personnelles font naître une émotion nouvelle sur des sujets pourtant séculaires. Alors que la poésie est aujourd’hui en France la parente pauvre de la littérature, lire ces poètes en herbe est d’autant plus réjouissant et réconfortant. Chaque édition contient quelques merveilles, comme ce poème de Pascal Paris qui m’émeut à la manière d’un Victor Hugo.
Le cadavre
Un corps se refroidit et gît mortifié,
Sous un manteau de vent, odeur nauséabonde.
On devine tendue sa main atrophiée,
Dans laquelle souvent la misère est féconde.
Puis l’on voit s’affaisser sa tête déliée,
Où la vermine sue de quelques plaies profondes.
Sa bouche entrouverte, pour nous remercier
Laisse sortir un souffle et des vapeurs immondes.
Cherchant à se nourrir, une meute de chiens
Le rejoignent parfois aux abords de la rue,
Lorsqu’enfin son regard fixe un œil inconnu.
Une enfant qui jamais ne s’enfuit devant rien,
Regarde avec son cœur l’homme qui fait la manche,
Lui pose dans la main, sa monnaie du dimanche.