8 juillet 2007
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Et nous sommes rentrés dans l’or des soirs étales…
Les arbres en bouquets semblaient nous accueillir.
La maison était fraîche et blanche d’astragales,
Et tout était conforme à notre souvenir.
Les lèvres sur nos fronts s’attardaient ; le regard
Semblait interroger nos squelettes transis.
Certains se retournaient sur nous, comme saisis,
Car nous étions des morts revenus par hasard.
Nos corps étaient de marbre et nous n’entendions pas,
Dans notre isolement, les rumeurs de la fête.
Tout nous semblait soudain si puéril et bête
Que nous aurions voulu revenir sur nos pas.
Mais la vie a repris, nous laissant à nos ombres ;
Et nous cherchons encore, à demi-réveillés,
Nos amis cheminant en longs troupeaux rayés
Sous la rouge lueur embrasant les nuits sombres.
Violette Maurice, 1976, Eaux mortes, Maison Rhodanienne de Poésie.