La basilique du Sacré-Cœur, lieu de pèlerinage dédié au Cœur Sacré de Jésus, dominant Montmartre et Paris, de style romano-byzantin, [est] assise sur un impressionnant soubassement urbanistique constitué d’escaliers symétriques coupés de terrasses panoramiques. Appelée également la basilique blanche à cause de la pierre calcaire ayant servi à sa construction et blanchissant au contact du vent [elle est] vouée au salut de Paris pendant la guerre franco-prussienne de 1871 et à la victoire sur la Commune. Symbole du triomphe de l’Eglise sur les défenseurs athées de Dreyfus, c’est l’une des plus puissantes constructions sacrales de l’Europe de la fin du XIXe siècle. Achevée en 1910 seulement, [elle] assume depuis le rôle d’épouvantail dans l’art et la littérature française. Elle est l’obsession des héros du ventre de Paris de Zola, dont l’un tenta même de la dynamiter. Les surréalistes proposèrent en vain de la badigeonner en noir et de la transformer en dépôt de tramways.
Extrait : La vie songeuse de Léonora de La Cruz, Agnieszka Taborska et Selena Kimball, 2007, Editions Interférences.